FêTE DE LA MUSIQUE 2024 à PARIS : LES 5 MEILLEURS BARS AUDIOPHILES Où SAVOURER DU BON SON AUTOUR D’UN P’TIT COCKTAIL

Avec une flopée d’ouvertures depuis un an, les bars d’écoute ont refait surface dans le paysage parisien. A l’occasion de la fête de la musique, voici notre top 5 des meilleurs « listening bars » de la capitale

ça groove à paname - Avec une flopée d’ouvertures depuis un an, les bars d’écoute ont refait surface dans le paysage parisien. A l’occasion de la fête de la musique, voici notre top 5 des meilleurs « listening bars » de la capitale

Les bars audiophiles poussent comme des champignons à Paris. Mais d’où vient cette subite passion pour les rades bardés de vinyles et de matos vintage ? « Dans la vie il y a mille façons d’écouter de la musique et l’essence des bars audiophiles c’est de proposer la meilleure qualité d’écoute possible », résume Julien du Notre Dame music bar, dernier modèle du genre à avoir infiltré les rues parisiennes.

Mais ce n’est pas tout, car à l’origine, l’influence des listening bars vient du Japon. À la base, ce sont de tout petits lieux où les gens viennent déguster un whisky au comptoir face à un mur de vinyles et des enceintes haute fidélité. Et dans ces petits bouclards tokyoïtes, où la quiétude est reine et l’écoute religieuse, point de techno ou de dancefloor pour faire guincher les touristes. Juste un amour inconditionnel de la musique.

Le plus religieux, Notre Dame Music Bar (Paris 11e)

Avec son immense mur de vinyles et son matos venu d’un autre temps, le Notre Dame Music Bar est peut-être celui qui colle le mieux à l’essence de la tendance. A savoir, ce goût immodéré pour la pureté du son. D’ailleurs, quand on entre pour la première fois dans la « cathédrale » on est d’abord frappé par la taille des enceintes. Deux mastodontes boisés qui vous accueillent le plus souvent avec un vieux standard de jazz ou une pépite afro beat. Et au milieu, c’est au tour des amplis à tubes (des amplis d’époque censés améliorer la sensibilité des fréquences) et leurs ampoules translucides de vous propulser tout droit dans la 4e dimension, pour un voyage dans le temps luxueux.

Une qualité sonore sans pareil

En effet, les deux proprios Stéphane (ex-disquaire) et Julien (ex-producteur friand de tatouages) ont mis les petits plats dans les grands pour l’ouverture de leur premier bar en janvier dernier. Un bar d’écoute, selon leurs dires, à la qualité sonore sans pareil à Paris. Le budget ? Pas loin de 30.000 euros rien que pour la sono. Et côté accueil, on n’est pas en reste non plus. A défaut d’être guindée, l’atmosphère est fluide et décontractée. A l’image de la sélection musicale, aux tonalités funk, jazz et hip-hop qui vous caresse les tympans à chaque mesure. Mais le vrai plus, c’est la disponibilité des deux proprios qui n’hésitent pas à bavarder avec le chaland sur un coin de comptoir autour d’une bière japonaise au prix pas déconnant ou d’un cocktail maison. Et ce en toute religiosité.

Au Notre Dame, pour la fête de la musique, rien ne bouge si ce n’est les enceintes qui cracheront peut-être un peu plus fort qu’à l’accoutumée.

Le plus cosy, Fréquence (Paris 11e)

A Paris, la référence Fréquence traverse les époques et fait toujours autant recette. A la fois le plus ancien des bars audiophiles parisiens (depuis 2018) et le plus libre par rapport au concept. Si l’atmosphère japonisante est bien là et la bibliothèque de vinyles bien garnie aussi (plus de 1.500 références sans compter les stocks calés en réserve), le système son, toutes proportions gardées, reste en deçà des standards du milieu.

De la black music avec une pointe de hip-hop

En réalité, chez Fréquence il est davantage question d’ambiance que de gros matos. Et le concept paye. Nous y avons dégusté boissons et mets d’influence japonaise dans une ambiance aussi feutrée qu’un studio d’enregistrement – en témoignent ces stores vénitiens empruntés au plus sombre des films noirs. Côté sélection musicale, ça « joue surtout de la black music avec une pointe de hip-hop », nous glisse derrière son comptoir Baptiste cofondateur de l’affaire et concepteur (avec ses associés Mathieu et Guillaume) de cette atmosphère tout en mesure. Mesure apparente, car quand vient le week-end, nous susurre le boss toujours arrimé à son comptoir, la quiétude manifeste des lieux se débride tout doucement pour laisser place à un dancefloor endiablé. Car “chez Fréquence deux publics se croisent, les habitués de la semaine et ceux plus festifs du week-end.”

Ce 21 juin la fête, une fois n’est pas coutume, se fera dehors où tireuse à bière et grosses enceintes seront de sortie avec une selecta groovy à souhait.

Le plus festif, Wax (Paris 9e)

Le Wax c’est la petite entorse à la tendance. Pas vraiment un bar audiophile et pas vraiment un bar classique. Mais on l’a quand même mis dans la liste. Car, après y avoir dégusté une petite bière, on a trouvé l’ambiance vraiment cool. Ici point de mur de vinyles ou d’atmosphère feutrée, mais un véritable amour de la fête. Petit et élégant, ce mini club de ville a apporté un soin tout particulier à la qualité sonore (c’est d’ailleurs pour ça qu’on vous en parle).

Des basses sombres et robustes

Et ça fonctionne. Deux grosses enceintes embrassent une table de mixage et deux platines tournées face à un mur, le sound system crachant aux meilleures heures une house soyeuse aux fréquences limpides. Les basses rondes et robustes vous enveloppent et les aigus, sans jamais heurter l’auditoire vous chatouillent gentiment les oreilles. Un plaisir d’écoute et de groove. Seul hic, un espace un brin étriqué qui aux heures d’affluence complique les déplacements. En même temps, chez Wax le concept semble avoir a été conçu comme ça : faire la fête tout en choyant nos tympans et notre palais. Car ici les cocktails sont aussi alléchants que le son.

Sans surprise au Wax les maxi enceintes seront tournées vers l’extérieur pour une Fête de la musique plus que jamais débridée.

Le plus pétillant, Montezuma (Paris 2e)

« Ici on fait des vins sans sulfites et de la musique sans compression. » Voilà comment on pourrait résumer le concept alléchant du Montezuma, petit ovni musical, tenu par Théo et Louis (tous deux musiciens), dans le très chic et trop désincarné quartier de la Bourse. Mais faisons fi du décor, car ce qui se passe sous les voûtes crayeuses de ce bar à vins détonnant vaut largement le détour. Déjà, un système son top qualité avec son ampli à tubes Mcintosh, pas très éloigné de celui du Notre Dame. Et surtout, une cave, que nous avons eu le loisir de visiter, propice à toutes les excentricités musicales.

Ça guinche, ça graille et ça picole

Car chez Montezuma, ça guinche, ça graille et ça picole dans une ambiance on ne peut plus festive. La musique y est douce, mais entraînante et vous embarque dans un spectre allant du jazz à la jungle (sorte d’électro britannique ultra rythmée). Côté design, le bar est admirablement bien agencé. Et sa magnifique « bibliothèque » de pinards qui surplombe le comptoir vaut toutes les étagères de vinyles du monde. Et il faut le dire. Même si l’entrée est étroite, la qualité de l’accueil est plus qu’au rendez-vous.

Le Montezuma va aussi s’ambiancer pour la Fête de la musique. Au programme un label britannique et son crew de DJs pour une ambiance 100 % “baléarique”.

Le plus lunaire, le Spootnik (Paris 3e)

« L’idée c’est de descendre au centre de Paris et de s’évader sous terre. » Encore un concept à part dans le microcosme des bars d’écoute parisiens. Situé en plein cœur du très cossu troisième arrondissement, le Spootnik a aluni dans la cave d’un resto gastro on ne peut plus chic. Discrète, l’entrée de ce rade du futur est sertie de promesses alléchantes. Outre la carte du resto ou la cuisine ouverte, visible de l’extérieur, une porte sombre nourrit la curiosité. Mais pour la musique, c’est en bas que tout se passe. Une fois à l’intérieur, Alex le boss, tatouages apparents et série d’annaux suspendus aux oreilles, nous salue. Puis nous fait pénétrer dans un dédale de recoins rougeoyants surplombés dans chaque salle par quatre enceintes en plexiglas.

Un dancefloor taillé pour le club

« Dans le jargon on appelle ça quadriphonie », nous dit Alex. Et honnêtement ça en jette. Quant à la pièce centrale, bijou de design et de technologie phonique, elle ouvre sur un dancefloor carré clairement taillé pour le club. Une fois au centre, la musique vous enveloppe agréablement pour ne plus quitter votre corps dans une ambiance ouatée et puissante qui vaut franchement le détour. Contrairement à ses compères audiophiles (de surface) plutôt branchés black music, le patron a misé sur une sélection électro pointue. Aussi pointue que les cocktails créés par le bar tender maison. Parce qu’au Spootnik tout est chic. A l’image des grands noms de l’électro qui viennent s’encanailler secrètement derrière les platines de ce charmant vaisseau.

« Au Spootnik la Fête de la musique c’est tous les jours », l’entrée est gratuite et la teuf commence à 22 heures. Et surtout, n’oubliez pas le petit sourire au physio !

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