PODCAST, PROJETS CINé… COMMENT « HAWK TUAH GIRL » CAPITALISE SUR SON BUZZ DE L’éTé

Inconnue au début de l’été, Haliey Welch culmine à plus de deux millions de followers après sa punchline à caractère sexuel. Apparitions, podcast, etc., la jeune Américaine se démène pour ne pas retomber dans l’anonymat

On pensait ce mythe enterré bien profondément sous la sculpture monumentale du Mont Rushmore. Laissé pour mort, le rêve américain est réapparu sans s’annoncer cet été dans les rues de Nashville (Tennessee)… grâce à Haliey Welch. C’est en répondant à un micro-trottoir que la jeune femme de 21 ans est devenue un mème, avant d’être placée sur orbite.

On vous refait le désormais célèbre dialogue : « qu’est-ce qui rend un homme fou au lit ? », lui demande deux Youtubeurs. « Tu dois leur donner ce ''hawk tuah''* et cracher sur ce truc (le pénis) », répond spontanément Haliey Welch. D’emblée, la punchline est isolée et partagée frénétiquement, notamment sur TikTok. Et celle qui avait l’habitude de se lever à 2h30 du matin pour aller bosser à l’usine de se transformer en véritable phénomène.

« Elle représente la majorité des Américains »

D’illustre inconnue à star des réseaux, Haliey, rebaptisée « hawk tuah girl », a embarqué dans l’ascenseur social en quelques heures. « Elle ne vient ni de Los Angeles, ni de New York mais du fin fond du Tennessee. Elle représente la majorité des Américains et, d’un coup, elle a été propulsée. Avec elle, tout semble possible. Elle incarne le rêve américain, sans oublier le côté excessif qui va avec », note Virginie Spies, maître de conférences à l’université d’Avignon, analyste des médias et sémiologue.

Passé la surprise initiale, la native de Belfast (Tennessee) s’est méthodiquement organisée pour ne pas rester qu’un tube de l’été. Vente de produits dérivés, création d’un refuge caritatif pour animaux, apparition remarquée au concert de la star de la country Zach Bryan… Et embauche de Jonnie Forster, manager capé de l’industrie musicale. L’homme de l’ombre, contacté par 20 Minutes, confirme que transformer l’essai après un buzz inattendu est une tâche ardue : « lorsque l’on devient viral à l’échelle mondiale, il est difficile de rester pertinent à moins que votre client ne soit polarisant, c’est-à-dire très aimé ou très détesté. » Preuve en est déjà : les commentaires des internautes glissés sous les vidéos de Haliey Welch. « J’ai jamais autant aimé une personne normale », avance un utilisateur d’Instagram quand un autre lâche que « hawk tuah girl » ne « devrait jamais être connue ».

Un peu le même « parcours qu’Inès Reg en France »

Il est là aussi, le défi de la toute nouvelle influenceuse : arriver à fidéliser sa communauté de 2,5 millions de followers sur Instagram. Avec (déjà) l’obligation de se renouveler. « La viralité de sa réplique me fait un peu penser au parcours d’Inès Reg en France, analyse Virginie Spies. Pour durer, elle n’aura pas forcément besoin d’une nouvelle phrase virale, mais il faudra qu’elle trouve d’autres références. »

Si on l’en croit son entourage, Haliey Welch croulerait sous les propositions de cinéma et de télévision. « Elle pense que de vrais professionnels devraient obtenir ces emplois, tempère son manager. Mais elle est naturellement drôle, alors quand le moment sera venu elle se concentrera sur la comédie. »

Et en attendant de se lancer sur les planches, la jeune femme s’exerce derrière un micro. Le premier épisode de son podcast, le bien nommé Talk Tuah, est sorti. Un premier contenu aux audiences encourageantes, produit par une plateforme gérée par Jake Paul, influenceur devenu boxeur. Il y a été question de changement de personnalité en fonction du type d’alcool bu, de célébrité et de ne pas porter de couteau sur soi à l’aéroport, etc. « Vous pensiez vraiment que c’était fini ? », interrogeait Haliey Welch dans la bande annonce de ce podcast. Et la jeune femme de répondre : « je viens juste de commencer. »