ANNIVERSAIRE DU PRINCE HARRY : LA CRISE DE LA QUARANTAINE EST-ELLE UN MYTHE OU UNE RéALITé ?

Le prince Harry a fêté ce dimanche ses quarante ans

PSYCHOLOGIE - Le prince Harry a fêté ce dimanche ses quarante ans

« J’étais anxieux à 30 ans, je suis enthousiaste à 40 ans », a déclaré vendredi le prince Harry dans un communiqué à la BBC. « Quel que soit mon âge, ma mission est de continuer à être présent et à faire le bien dans le monde », a-t-il poursuivi. Le fils cadet de Charles III, tombé en disgrâce après des années de tensions avec la famille royale britannique, a fêté ce dimanche son quarantième anniversaire en Californie avec ses deux enfants -Archie et Lilibet- et sa femme Meghan. L’occasion d’explorer cet âge du milieu de vie et de s’interroger sur la crise de la quarantaine avec Natalie Bourgeois, philosophe et psychanalyste.

La crise de la quarantaine existe-t-elle ?

« L’expression est souvent connotée de façon assez péjorative, note la directrice de l’Institut de psychanalyse de Lyon Grenoble Annecy. Quand on dit "crise", c’est quelque chose qui remue, qui bouleverse, dans un sens négatif ». Or, il s’agit plutôt d’un moment de remise en question ou de rupture qui peut être extrêmement bénéfique pour la personne qui la traverse. « Dans notre société, il y a une injonction à cocher toutes les cases avec une sorte de mode d’emploi pour être heureux : avoir une maison, une voiture, des enfants, un chien, un chat… A partir d’un certain âge, souvent autour de 40 ans, quand les enfants sont un peu plus grands, on vit une forme de conscientisation qu’il y a peut-être autre chose, un projet de vie à élaborer en dehors de la norme », note-t-elle.

Y a-t-il un âge précis ?

Cette prise de conscience arrive aux alentours de 40 ans, mais ce n’est pas une science exacte. Pour certains, elle arrivera à 50 ans, pour d’autre un peu plus tôt. « La quarantaine, c’est une période qui n’est pas vraiment temporalisée », explique Natalie Bourgeois. La maternité peut avoir le même effet de rebattre les cartes pour certaines femmes. « Les priorités deviennent différentes, tout se reconfigure autour de l’enfant », observe la spécialiste qui n’en fait pas pour autant une généralité.

Comment se manifeste-t-elle ?

Pour certains, la crise de la quarantaine ressemble un peu à la vingtaine destroy version fraternités étudiantes américaines : des litres avalés directement au robinet de la girafe de bière, entre deux rails de cocaïne sniffés dans les toilettes d’un bar. Dans les faits, on est plus près du bilan de compétence que des salons de tatouages... « Parmi mes patients, je vois beaucoup de personnes changer de métier, de vie ou de couple », explique Natalie Bourgeois. Ça fait dix ou quinze ans qu’on travaille dans la même entreprise et on a envie de tout plaquer, de reprendre ses études, de devenir peintre ou poète.

Quand la « crise » prend une forme radicale, il s’agit souvent de personnes qui ont grandi en répondant aux injonctions parentales. Elles n’ont pas fait de vague à l’adolescence, ne se sont jamais mises en colère. Et du jour au lendemain, ça explose. Elles ont peur de passer à côté de leur vie. « On voit une personnalité qui était refoulée par des surmois - éducation, parents - émerger », analyse-t-elle.

A cet âge où on est moins contraints financièrement, on peut commencer à travailler sur soi. « Les premières démarches auprès d’un psychanalyste, c’est autour de la quarantaine parce qu’il y a des questions d’enfants. Quand on a des enfants, on se positionne par rapport à nos propres parents et, en général, il y a plein de choses qui n’ont pas été dites », confirme la spécialiste. Si les crises intérieures font partie de la vie, tout le monde ne passe pas à l’acte.

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