« FANCY DANCE » SUR APPLE TV + : QUELLE EST CETTE TRIBU AUTOCHTONE QUE L’ON VOIT DANS LE FILM ?

Il n’est pas si courant que les tribus autochtones américaines soient mises en lumière à Hollywood. On les rencontre parfois dans le passé, comme récemment dans « Killers of the Flower moon », de Martin Scorsese sur Apple TV + avec Lily Gladstone et Leonardo DiCaprio. Mais plus rarement de nos jours.

Dans « Fancy Dance », très joli film mis en ligne ce vendredi sur Apple TV +, on suit l’histoire de Jax, également jouée par Lily Gladstone, une jeune femme d’aujourd’hui qui vit de petits boulots et de larcins dans une réserve de la tribu Seneca-Cayuga, dans l’Oklahoma.

Sa sœur Tawi a disparu sans laisser de traces et elle doit s’occuper de sa nièce de 13 ans, Roki, perdue face à cette absence. Jax mène sa propre enquête, car la police ne semble pas prendre les choses en main. La tante et la nièce se lancent dans un road trip à la recherche de Tawi et pour assister au « pow-wow », fête traditionnelle où Roki est bien décidée à danser, comme chaque année.

Sensible et tout en nuance

La réalisatrice Érica Tremblay, dont c’est le premier long-métrage de fiction, a choisi de placer l’action au sein de sa tribu d’origine, les Seneca-Cayuga. Ce peuple, qui ne compte plus que quelques milliers d’individus, descend des Iroquois. À l’origine, les Seneca et les Cayuga, dont le nom signifie « le peuple du grand marécage », vivaient dans ce qui est aujourd’hui l’État de New-York. Dans le film, Jax et Roki échangent souvent des mots en Cayuga. Dans la réalité, il est rare que des membres de la communauté se parlent dans cette langue. Quelques dizaines de personnes seulement l’utilisent encore.

La réalisatrice traite aussi du fléau de la disparition de jeunes femmes autochtones, en hausse ces dernières années, déjà abordé en 2022 dans la série « Alaska Daily », de Tom McCarthy avec Hilary Swank. Dans certaines communautés, ces disparitions, souvent des meurtres, sont dix fois supérieures à celles du reste de la population et la plupart des affaires ne sont pas élucidées. En cause ? La complexité de la répartition des compétences policières et judiciaires dans les réserves.

Sensible et tout en nuances, « Fancy Dance » touche en plein cœur. Lily Gladstone est impeccable. La relation entre la tante, protectrice et déterminée, et sa nièce, qui prend son envol, quittant doucement l’enfance pour être confrontée à la dureté de la vie, est bouleversante. Les images sont très belles, le propos délicat, rien n’y est superflu.

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